Que vous soyez traducteurs débutants ou confirmés, vous savez que vous n’êtes pas à l’abri de commettre quelques erreurs de traduction. Évidemment, vous n’allez jamais faire l’erreur du calque, autrement dit de traduire mot à mot les textes originaux. En revanche, soyez vigilants face à certaines erreurs qui s’avèrent récurrentes en traduction. Voici les 5 pièges à éviter.
Le faux-sens
Cette erreur consiste à prendre un mot pour un autre. Il s’agit d’une erreur sur la signification d’un mot dans un texte. La faute sera alors plus ou moins grande si l’erreur concerne un mot dans le même domaine lexical ou s’il change littéralement de catégorie.
Le contresens
Ne confondez pas faux-sens et contre-sens. Alors que le faux-sens concerne un seul mot dans un texte, le contre-sens est une interprétation erronée de l’ensemble d’une phrase ou d’un paragraphe.
Le contresens engendre une traduction contraire au sens initial d’un texte. Il s’agit d’une faute importante voire grave, selon l’ampleur du texte impacté.
Le barbarisme
Il consiste à écrire un mot déformé ou qui n’existe dans la langue que l’on cible. C’est une erreur de vocabulaire qui touche la forme du mot. Elle résulte soit de l’inversion de lettres, de l’ajout ou de la soustraction de lettres, ou d’une analogie indue avec un autre mot.
Issu du latin barbarismus (expression vicieuse) et du grec barbaros (étranger), le barbarisme signifie littéralement expression vicieuse propre aux étrangers. Le mot déformé ou mal formé correspond donc à une imitation de la langue des barbares. Parfois, les barbarismes sont commis par les natifs de la langue, sans qu’il y ait traduction. Les mêmes mots sont souvent écorchés ; infractus au lieu de infarctus, empruntes digitales au lieu de empreintes digitales, etc.
Cette erreur lexicale peut s’avérer légère voire exotique. Ce que Chateaubriand confirme « un barbarisme heureux reste dans une langue sans la défigurer ; des solécismes ne s’y établissent jamais sans la détruire. »
Le solécisme
Si le barbarisme enfreint les règles de la morphologie d’un mot, le solécisme s’attaque quant à lui à la syntaxe. Cette erreur consiste à construire une syntaxe qui n’existe pas dans la langue. Elle est aussi importante qu’une faute de syntaxe. La phrase culte de La guerre des boutons est un bon exemple de solécisme : « si j’aurais su, je serai pas venu.»
Le mot solécisme, issu du latin soloecismus, est un dérivé du nom de Soles, ville ancienne en Asie mineure, endroit réputé dans l’Antiquité parce que ses habitants massacraient verbalement la langue grecque.
L’omission
Cet oubli de traduction est un abandon ou un refus de traduire, à cause de la difficulté de traduction. Généralement, c’est un mot ou un passage d’un texte qui fait défaut au traducteur.
Plutôt que de générer un faux-sens ou un contre-sens, le traducteur préfère ne pas traduire. Pourtant c’est tout aussi préjudiciable pour le lecteur autant que pour l’auteur du texte car c’est considéré comme une trahison de la part du traducteur. Rappelez vous d’ailleurs la mention qui est régulièrement faite dans les documents légaux ou les écrits juridiques « sauf erreur ou omission ».
Évidemment, outre ces cinq pièges de la traduction, le traducteur doit éviter de commettre des fautes d’orthographe, de conjugaison et de syntaxe. Également, bien qu’il ne soit pas écrivain, le traducteur a la difficile tâche de maintenir l’esprit du texte original tout en évitant les fautes de styles et les mauvaises tournures.